Milieu de journée en Sichuan.
Quelques centaines de mètres nous séparent de notre wagon. L’installation est terminée, le train siffle, les roues se mettent en mouvement.
Direction Xi’An.
La Chine rurale s’offre à nos yeux ébahis, nous laissons Chengdu dans notre dos et dès les premiers kilomètres, le mélange des genres….
La saison nous offre ses couleurs, les premiers pétales pointent hors des bourgeons, se nourrissant des premiers rayons printaniers.
Jaune, rose, blanc, tapissent les versants des montagnes accompagné par le chant monotone de notre géant de fer.
Ces scènes colorées contrastent avec les cubes ternes de l’architecture communiste chinoise.
De vastes étendues agricoles traversées par des autoroutes flambant neuves à la circulation…. Inexistante…. Des ponts traversant les cultures sur des centaines de mètres où ne manque que les véhicules.
Et enfin, des villes naissant au milieu de nulle part. Des structures monotones, toutes dans les mêmes tons, posé là, les unes aux côtés des autres, militairement, une bonne majorité, encore en construction. Le communisme extrême dans toute sa splendeur.
Non, la Chine n’a pas usurpé sa réputation de constructrice compulsive. Les villes poussent comme les fleurs au printemps, avec pour engrais, les finances illimités des entrepreneurs chinois.
La Chine, ce pays qui fait sortir de terre des villes en seulement quelques années à tout de même brillamment su sauvegarder son patrimoine culturel.
Xi’An en est le parfait exemple.
Il est 5 heure du matin, le train s’arrête. La gare est déjà inondée de voyageurs. Face à a station, le mur d’enceinte de la cité. 14 kilomètres de long, 18 mètres d’épaisseur, vieux de 650 ans.
En chemin pour notre auberge, nos sacs sur le dos, nous traversons, en ce samedi matin, et par le plus grand hasard, un marché.
Épices, légumes, fruits, noix, poissons, viande…. Les odeurs et les couleurs se mélangent aux cris des vendeurs et acheteurs. Senteurs, couleurs…. Sur quelques centaines de mètres, c’est une explosion pour les sens.
Après Chengdu, nouvelle cité, Xi’An, ancienne capitale, fait figure d’antiquité. C’est 3100 ans d’histoire qui nous ouvre ses bras.
Les canaux et les parcs longent le mur d’enceinte, bercé par les notes des erhu et tapissés par les cerisiers en fleur. Taïchi, jeux d’argent, danses…. Tout ce qui vient à l’esprit lorsque l’on entend le mot “zen” est présent le long de cette promenade, embaumant l’air d’un vent de traditions.
Les vestiges de la culture traditionnelle chinoise, telles que la Bell Tower, rappellent à la ville un pan de son histoire.
Au pied de la Drum Tower, le quartier arabe, cœur de la cuisine de rue et marché nocturne de la ville. Une attraction à touristes intéressante les premiers instants… Intéressante avant de ressentir l’étouffement due au millier de personnes massées dans les étroites ruelles. Cela dît, il est intéressant de découvrir ce mélange d’influences arabe et chinoise au cœur de la cité.
Xi’an est le camp de base de nombreux voyageur venu découvrir ce que les chinois appellent “la 8ème merveille du monde” : l’armée de terre cuite.
Un appréhension me gagne avant de m’y rendre. Il s’agit d’un des endroits les plus visité de Chine… Sur place, mes appréhensions se confirment.
Pour bien comprendre, divisions le tour en deux.
Le site lui-même est un immense hangar, au milieu de ce hangar, en contrebas, les statues, détaillées individuellement. Leur nombre a de quoi laissé les voyageurs sans voix.
Par chance, j’ai décidé de faire la visite en fin de journée, après que beaucoup de visiteurs aient déjà quitté les lieux…. L’immensité d’une armée destinée à accompagner l’empereur Qin dans l’autre monde me laisse sans voix.
Côtoyant cet incroyable vestige de l’humanité, une machine bien huilée : aucun panneau d’informations, peu d’histoire, le but ? vous faire prendre un guide hors de prix. Second point, aux abords du site, passage obligé par une zone où se côtoient les grandes chaines de restauration rapide et les vendeurs de fourrure d’animaux en danger d’extinction.
Si vous sortez émerveillé du site, ses alentours vous remettent bien vite les idées en place… Frustrant.
Xi’An c’est aussi des spécialités culinaires, dumplings, bô, hot pot… La Chine ne serait pas Chine sans sa gastronomie.
Encore une fois, nos repas les plus appréciables ont eu une part de challenge, ces petits lieux loin des yeux et des circuits traditionnels, où l’anglais est inconnu, respirent la tradition.
Xi’An, c’est donc ce mélange de tradition, d’histoire et de modernité.
En ces premiers jours de printemps, la simplicité des promenades sous les arbres en fleur, longeant les fortifications de la cité, est sans pareil.
Sur notre chemin vers Pékin, Xi’An, ancienne capitale et point de départ de la route de la soie, a su nous maintenir en haleine.
Il est de nouveau temps de reprendre nos aises dans ce train maintenant bien connu, cap au nord pour une dernière étape chinoise.
Pékin
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